La Citation de la Semaine

«La gastronomie est une profession de foie»

[Paul CARVE]

jeudi 27 mai 2010

Resto Review #2 : Nove Sette à Paris 17

Je connais le Nove Sette approximativement depuis son ouverture, à proximité de mon ancien quartier des Batignolles, y a quatre ans me semble-t-il. Ce charmant restaurant de quartier propose une cuisine d'inspiration italienne, dans son plus simple appareil (pasta et ravioles en tous genre) comme dans des variations (moins italiennes) un peu plus sophistiquées (mon plat fétiche, désormais disparu de la carte, était un thon rouge mi-cuit en croûte de sésame accompagné de légumes croquants à la sauce soja). J'ai décidé par une belle soirée de mai de mettre ces souvenirs élogieux à l'épreuve.


Le cadre du Nove Sette est sobre et élégant : murs de pierres blanche, contrastant avec les tons marron du parquet de bois brut et des poutres rustiques. Simple et raffiné. L'ambiance est décontractée, on y vient entre amis ou en couple lorsque l'on habite dans les environs. Le niveau sonore est un peu élevé aux heures de pointe, impression renforcée par un fond musical éclectique dont le volume est comme bien souvent proportionnel au degré d'animation de la salle.


Le choix des mets est sérieusement compliqué par la diversité des propositions de la carte : plats de viande – filet de bœuf, souris d'agneau, de poissons, de risottos et autres pâtes évoquées précédemment. Une belle carte de vins français et italiens, dont une bonne dizaine sont également servis au verre, viendra encore complexifier l'affaire.


L'attente est longue – 20 minutes environ...- avant que ne soit prise la commande... Ok, nous sommes pile poil au moment du rush, mais justement : c'est qu'il commence à faire faim ! Par bonheur, la cadence du service est ensuite plus raisonnable.


Dans l'assiette, déception sur l'ensemble. La tentative de déstructuration d'une trilogie de tomate mozzarella ne remporte pas les suffrages, la fausse note étant cette croquette de mozzarella, dont le goût de la panure anéantit les saveurs subtiles qui l'accompagnent. Les tristes dés de thon blanc Escolier Sud-Sud Est sont sec à l'extérieur bien que le temps de cuisson semble avoir été proche de l'optimum (intérieur encore un peu translucide), sa ratatouille « en mille-feuille craquant » est brûlante, terne, comme cuite et recuite, les « feuilles » censées apporter du croustillant sont détrempées par le jus des légumes : on soupçonnerait presque un coup de micro-ondes... La sauce citron confit et gingembre ne rattrape pas l'ensemble et a uniquement le goût de citron, pas confit du tout ! La souris d'agneau et ses frites de polenta étaient beaucoup plus dignes d'intérêt.


Les desserts sont sympathiques mais ne relèvent pas le niveau : le moelleux au chocolat fait son boulot, avec un petit plus pour la suggestion du mini verre de Maury, le tiramisù est des plus ordinaires – comme souvent trop compact et peu goûtu. Une mention tout de même pour la « tuile » accompagnant sans doute la plupart des desserts, une sorte de crêpe fine caramélisée et croustillante à souhait – enfin !


Bilan : une addition à environ 80 euros à deux, sans boissons. Chérot pour ce niveau de qualité (le thon à 22 € me reste en travers de la gorge vu ce que le chef en a fait, snif). Ne traversez pas Paris pour y dîner, tentez-le en restant dans les classiques ou presque – casareccia au foie gras, peut-être ? - si vous passez à proximité.


Nove Sette, 97 rue des Dames, Paris 17ème.




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